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L'or se stabilise prudemment en attendant la décision de la Fed

Prix de l'or mai 2015Le prix de l'or s'est stabilisé cette semaine, après avoir nettement bondi en fin de semaine dernière dans le sillage des annonces de la Banque centrale européenne (BCE), qui ont pesé sur le dollar.

La BCE a décidé jeudi dernier d'abaisser l'un de ses taux directeurs et de prolonger d'au moins six mois, jusqu'en mars 2017, la durée de son programme de rachats massifs de dette lancé neuf mois plus tôt.
Le cours de l'once d'or a cloturé à 1.072,50 dollars au fixing de ce vendredi soir, contre 1.079,25 dollars vendredi dernier .

"L'incertitude créée par (les annonces de) la BCE inférieures aux prévisions jeudi dernier ont continué à affaiblir le dollar, offrant par conséquent une bouée de sauvetage trompeuse aux investisseurs les plus optimistes", qui ont tiré le métal jaune à la hausse, a commenté Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

Or, les investisseurs, qui tablaient sur des mesures plus fortes, avaient été déçus par le fait que le montant des rachats d'actifs mensuels n'avait pas été augmenté, ce qui avait entraîné un net affaiblissement du dollar face à l'euro, favorisant les achats de métaux précieux, comme l'or, libellés dans cette devise.

"Mais si l'on ne tient pas compte de leurs récents gains, les métaux précieux restent orientés à la baisse et l'optimisme grandissant entourant les attentes solides d'une hausse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed) la semaine prochaine devrait limiter la hausse de l'or", tempérait M. Otunuga.

De même, les analystes de Commerzbank ont observé que les investisseurs allaient désormais se contenter d'attendre la prochaine réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) les 15 et 16 décembre prochains, se gardant de prendre de nouvelles positions, alors que la probabilité forte d'un relèvement des taux américains est déjà nettement intégrée aux cours.

Une telle action rendrait le billet vert plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs, pénalisant à l'inverse les achats d'or, libellés en dollars et ainsi rendus plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.

Les récents commentaires des responsables de la banque centrale américaine, notamment de sa présidente Janet Yellen, et de bons indicateurs, en particulier sur l'emploi américain, ont déjà depuis mi-octobre permis au dollar de se renforcer nettement, pesant lourdement sur les cours du métal jaune.

Ainsi, selon M. Otunuga, les investisseurs les plus pessimistes pourraient générer une nouvelle vague de ventes sur l'or et faire renouer le métal jaune avec ses plus bas en près de six ans, autour de 1.046 dollars l'once, un niveau atteint avant la décision de la BCE.