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L'or plonge dans le sillage des bons chiffres de l'emploi US

Prix de l'or novembre 2015Le prix de l'or a nettement accentué son déclin cette semaine, souffrant d'un dollar renforcé par la probabilité grandissante de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) relever ses taux avant la fin de l'année, ce qu'est venu conforter un rapport sur l'emploi américain bien meilleur qu'attendu.

Le prix du métal jaune, qui avait déjà lourdement creusé ses pertes cette semaine, a plongé vendredi dans le sillage des chiffres de l'emploi américain, atteignant même 1085 dollars l'once d'or vers 14H20 GMT, son niveau le plus faible en près de trois mois.
Le cours de l'once d'or a cloturé à 1088 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1142,35 dollars le vendredi précédent.

L'économie américaine a en effet créé 271'000 nouveaux emplois en octobre, alors que les observateurs tablaient sur un rythme bien plus modéré de 181'000, permettant au taux au chômage de reculer encore, à 5,0%.

Or, la Fed a fait du plein emploi et de l'accélération de l'inflation les conditions à remplir pour déclencher la remontée de ses taux directeurs, proches de zéro depuis 2008.

"Le rapport (sur l'emploi américain) a porté un nouveau coup significatif à l'or, qui est tombé sous le seuil des 1100 dollars pour la première fois depuis le 11 août, et les plus bas de cette année pourraient suivre prochainement", a relevé Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Une normalisation monétaire par la Réserve fédérale américaine, dont la probabilité augmente avec les derniers chiffres sur l'emploi, rendrait le dollar plus rémunérateur, et donc plus attractif pour les cambistes, ce qui ne fait pas les affaires des investisseurs sur le marché de l'or.

Le renforcement du billet vert rend en effet les achats de métaux précieux libellés en dollars plus onéreux pour les acheteurs munis d'autres devises.

"Avec des cours qui montrent peu de signes de reprise, le rôle de l'or comme valeur refuge décline lentement", a souligné pour sa part Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

Tout en maintenant ses taux directeurs proches de zéro, la Fed n'a pas exclu la semaine dernière de resserrer le crédit dès le mois de décembre, estimant que l'activité économique continuait de croître à un rythme "modéré", soutenue par une croissance "solide" des dépenses des consommateurs.Or, cette perspective s'est trouvée renforcée par les propos mercredi de la présidente de l'institution, Janet Yellen, qui a estimé que la hausse des taux américains en décembre restait une "possibilité réelle" au vu de la bonne performance de l'économie des États-Unis, et notamment du "rythme solide" de la progression des dépenses des ménages américains.

"Avec les dépôts bancaires et les bons du Trésor américains qui vont désormais rapporter plus, les métaux précieux, en tant qu'actifs sans rendements, perdent leur attrait de valeur refuge", a souligné Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.