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Le prix de l'or étincelle, dopé par les banques centrales

Prix de l'orLe cours de l'or a continué à étinceler cette semaine, se hissant à des sommets plus vus depuis février, dans un marché toujours aidé par les mesures d'assouplissement des grandes banques centrales, mais néanmoins sensible aux soubresauts de la conjoncture économique.

 

Le cours du métal jaune a prolongé cette semaine la forte hausse de la semaine précédente, toujours soutenu par l'arsenal de mesures exceptionnelles dévoilé le 13 septembre par la Réserve fédérale américaine (Fed) pour soutenir une économie à la peine.

Une semaine plus tard, "les opérateurs continuent de digérer les annonces de la Fed, même si leur attention se tourne progressivement vers la zone euro" et les inquiétudes à l'égard des réticences de l'Espagne à demander un plan de secours européen, a souligné Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.

Au terme d'une semaine en dents de scie, agitée par des indicateurs macro-économiques peu encourageants en Chine et dans la zone euro, le métal jaune s'est finalement hissé vendredi jusqu'à 1.787,52 dollars, un nouveau sommet inédit depuis le 29 février.

"Les volumes d'échanges restent limités, et il se pourrait qu'à court terme on voit s'essouffler l'euphorie provoquée par la perspective de flots de liquidités" versés par la Fed, a expliqué M. Kryuchenkov, estimant que la montée des cours pouvait dissuader certains investisseurs.

Cependant, passé cet éventuel mouvement de correction, la politique accommodante de la Fed devrait permettre à l'or de reprendre rapidement son envol, a tempéré l'analyste.

De fait, les rachats massifs par la Fed de créances adossées à des prêts immobiliers reviennent à injecter des liquidités dans l'économie, alimentant l'inflation et diluant la valeur du dollar: deux facteurs qui contribuent à tirer le prix de l'or vers le haut.

L'or est en effet traditionnellement considéré comme un bouclier efficace contre les tensions inflationnistes (d'où son rôle de réserve de valeur), et l'affaiblissement du dollar rend d'autant plus attractifs les achats de métaux précieux libellés dans la monnaie américaine.

Le prix de l'or "pourrait atteindre 1900 dollars l'once d'ici fin octobre" et "franchir la barre de 2000 dollars au premier semestre 2013", bien au-dessus de son record historique de septembre 2011 (à 1921 dollars l'once), ont estimé les analystes de Deutsche Bank.

"Le contexte de taux d'intérêts quasi nuls est aussi de nature à renforcer l'attractivité de l'or" par comparaison avec d'autres placements financiers dans un environnement inflationniste, a-t-on précisé chez Deutsche Bank.

Le regain d'appétit des investisseurs spéculatifs, en tout cas, n'a pas fléchi cette semaine: le plus gros fonds d'or coté dans le monde, SPDR Goldt Trust, a vu le niveau de ses participations bondir de plus de 16 tonnes, pour atteindre jeudi soir quelque 1.308 tonnes -- au plus haut depuis août 2011.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé vendredi à 1784,50 dollars au fixing du soir contre 1775,50 dollars le vendredi précédent.