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Le prix de l'or bondit, galvanisé par un dollar affaibli et des craintes accrues sur l'économie mondiale

Prix de l'or juin 2016Le prix de l'or a poursuivi cette semaine le net rebond amorcé vendredi dernier dans le sillage d'un dollar plombé par les derniers chiffres sur l'emploi américain jusqu'à atteindre de nouveaux plus hauts en trois semaines.

L'once de métal jaune est en effet montée vendredi à 1.278,22 dollars, un maximum depuis le 18 mai.

"Le cours de l'or est en bonne voie pour signer une seconde semaine consécutive de solides gains", a commenté Fawad Razaqzada, analyste chez City Index, liant cette hausse à la nette dépréciation du dollar depuis la fin de la semaine dernière.
Le prix de l'once d'or a cloturé à 1275,50 dollars au fixing du vendredi soir sur le London Bullion Market, contre 1240,50 dollars le vendredi précédent.

Ainsi, même si le billet vert s'est quelque peu repris à la fin de cette semaine, cela n'a pas suffi à compenser les lourdes pertes qu'il avait enregistrées la semaine précédente alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) a clairement indiqué qu'une nouvelle hausse de ses taux d'intérêt avait très peu de chance de figurer au menu de sa prochaine réunion de politique monétaire les 14 et 15 juin, a souligné l'analyste.

Ce revirement a en particulier été causé par de mauvais chiffres sur les créations d'emploi au mois de mai aux États-Unis, qui ont semé le doute sur la robustesse de la reprise de la première économie mondiale et réduit quasiment à zéro les attentes d'un nouveau resserrement monétaire américain cet été.

Or, si un nouveau relèvement des taux d'intérêt de la banque centrale américaine profiterait au dollar en le rendant plus rémunérateur et donc plus attractif pour les cambistes, tout report d'une telle action tend à peser sur le billet vert, ce qui encourage à l'inverse les achats d'or, libellés dans cette monnaie et donc rendus moins onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.

Mais la Fed a également exprimé ses inquiétudes concernant une éventuelle sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (appelée "Brexit") à l'issue du référendum du 23 juin, et mis en garde contre les "importantes répercussions économiques" qui en résulterait.

Ce risque, tout comme le fait que la Banque mondiale ait sabré mardi ses prévisions de croissance mondiale pour 2016 et 2017, rendait les investisseurs particulièrement prudents, les poussant à se tourner vers les actifs les moins risqués, ce qui bénéficiait également à l'or, considéré comme la valeur refuge par excellence.

"L'horrible combinaison de craintes continues sur le Brexit et d'inquiétudes croissantes au sujet du ralentissement de la croissance mondiale a ravivé une vague de nervosité qui a renforcé l'attrait du métal" jaune, a expliqué Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.