Menu

Le cours de l'or réussit à limiter ses pertes malgré la reprise du dollar

Prix de l'or mai 2016Le prix de l'or a connu une semaine en dents de scie, baissant fortement lundi avant de se stabiliser, sans toutefois parvenir à annuler la totalité de ses pertes sur la semaine.

Les cours du métal jaune "ont été précipités dans un mouvement chaotique de montagnes russes au cours de cette semaine d'échanges alors que le cocktail détonant d'une résurgence du dollar, d'un regain d'aversion pour le risque et de prises de bénéfices ont entraîné des mouvements désordonnés" sur les cours de l'or, a relevé Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

Mais en dépit de ces mouvements erratiques, le prix de l'or a de nouveau fait preuve d'une certaine résilience cette semaine, ne souffrant qu'à la marge d'une appréciation du dollar.
Le cours de l'once d'or a cloturé à 1.265,90 dollars au fixing du vendredi soir, contre 1289 dollars vendredi dernier .

Le billet vert se ressaisissait en effet nettement vendredi, après avoir marqué une pause dans son rebond mercredi et jeudi, poursuivant ainsi un mouvement de reprise amorcé en milieu de semaine dernière après être tombé à son niveau le plus faible depuis fin août face à la monnaie unique européenne.

Le dollar tirait notamment parti vendredi de commentaires de responsables d'antennes régionales de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui se sont montrés plus optimistes que le marché sur la possibilité d'une nouvelle hausse des taux d'intérêt de l'institution dans les mois à venir, et profitait également d'indicateurs encourageants aux États-Unis.

Or, tout renforcement de la monnaie américaine tend à peser sur les achats de métaux précieux, libellés dans cette devise et donc rendus plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.

L'argent, considéré comme une alternative bon marché à l'or, a toutefois davantage souffert que ce dernier dans le sillage du renforcement du dollar, tombant vendredi jusqu'à 16,83 dollars, un minimum depuis le 26 avril.

Cependant, "la tendance haussière (de l'or et de l'argent) reste ferme et jusqu'à présent, tout revers a été accompagné d'achats supplémentaires", a estimé Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

"Une force additionnelle du dollar peut fournir des vents contraires mais pour contrer cela, nous avons le vote sur le Brexit (une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne) en juin et un marché boursier vacillant qui créent suffisamment d'incertitudes pour s'attendre à un soutien continu" des prix des métaux précieux, a-t-il poursuivi.

A l'appui de cet argument, le Conseil mondial de l'or (CMO) a indiqué jeudi dans son rapport trimestriel que la demande physique d'or avait bondi de 21% au premier trimestre 2016, s'affichant à un niveau quasiment record grâce à l'intérêt accru des investisseurs financiers dans un contexte d'incertitude économique croissante.

Ainsi, selon le CMO, le métal jaune a trouvé grâce aux yeux des investisseurs cherchant à diversifier leurs prises de risques dans un environnement marqué par des taux d'intérêt négatifs en Europe et au Japon, l'incertitude entourant la santé de l'économie chinoise, l'anticipation de hausses de taux moins rapides qu'attendu aux États-Unis et des marchés boursiers mondiaux dans la tourmente.

Ainsi, même s'ils considèrent que l'or a tiré au premier trimestre tout le parti de ce contexte d'incertitudes mondiales, et que son potentiel de progression est désormais limité, les analystes de la banque américaine Goldman Sachs, dans une note publiée mardi, ont légèrement revu à la hausse leurs prévisions des prix de l'or au cours des prochains trois à douze mois (quoiqu'ils prévoient toujours que l'évolution de ces dernier sera baissière).