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Le prix de l'or reprend sa course ascendante, tirant parti de la faiblesse du dollar

Prix de l'or avril 2016Le prix de l'or a repris sa marche en avant cette semaine, profitant à nouveau du net affaiblissement du dollar alors que la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) a confirmé que la perspective d'une nouvelle hausse des taux américains à court terme était hautement improbable.

Le cours de l'or a repris sa marche en avant cette semaine, profitant à nouveau du net affaiblissement du dollar alors que la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) a confirmé que la perspective d'une nouvelle hausse des taux américains à court terme était hautement improbable.

Le prix de l'once d'or est même montée vendredi jusqu'à 1.286,99 dollars, au plus haut depuis quinze mois.
Le cours de l'once d'or a cloturé à 1285,65 dollars au fixing de ce vendredi soir, contre 1243,25 dollars vendredi dernier .

"Le prix de l'or a (tout d'abord) trouvé du soutien auprès d'un dollar déprécié en raison de données économiques faibles aux États-Unis", ont relevé les analystes de Commerzbank.

La déception provoquée mardi par l'augmentation moindre que prévu des commandes de biens durables aux États-Unis en mars et la baisse inattendue du moral des ménages dans le pays en avril ont confirmé que la croissance américaine restait poussive, pesant sur le dollar.

En outre, la croissance économique aux États-Unis a ralenti plus que prévu au premier trimestre, avec une progression de 0,5% du produit intérieur brut (PIB) contre 0,9% attendu, ce qui a conforté les investisseurs dans leur prudence sur les perspectives d'évolution des taux d'intérêt américains après la réunion de politique monétaire de la Fed.

La banque centrale américaine a en effet opté pour le statu quo mercredi, laissant entendre qu'elle était peu pressée de relever de nouveau - après une première hausse en près de 10 ans en décembre dernier - ses taux dans l'immédiat.

Selon les analystes de Commerzbank, ce qui a été plus important encore pour les marchés que le fait que la Fed laisse sa politique monétaire inchangée ont été les remarques prudentes formulées par l'institution sur la façon dont elle compte procéder à l'avenir et le fait qu'elle n'ait donné aucune indication sur une hausse de taux en juin.

Si la perspective d'une augmentation du loyer de l'argent aux États-Unis, qui rendrait le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif, tend à tirer vers le haut le billet vert, tout report d'une telle action pèse en revanche sur la devise américaine, ce qui profite aux achats de métaux précieux, libellés dans cette monnaie.

Or, le dollar continuait à pâtir vendredi après la publication d'une décélération de l'inflation annuelle en mars aux États-Unis, d'autant qu'il s'agit de l'un des principaux indicateurs scrutés par la Fed pour décider de sa politique monétaire.

"Nous pensons que la Fed ne devrait pas augmenter davantage ses taux d'intérêt avant la seconde partie de l'année. Plus longtemps les taux d'intérêt (américains) restent bas, plus le coût d'opportunité lié à la détention d'or reste également bas", ont expliqué les experts de Commerzbank, rendant le métal jaune attractif.

"Avec l'anxiété régnant dans la sphère financière, qui garantit un soutien aux prix de l'or, la faiblesse du dollar pourrait agir comme un catalyseur magnétisant les acheteurs et envoyant le métal précieux à des niveaux défiant la gravité", a estimé Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

A l'image de l'or, dont il est considéré comme une alternative bon marché, l'argent a lui aussi bénéficié de l'affaiblissement du dollar et fortement accru ses gains cette semaine, jusqu'à atteindre vendredi 17,92 dollars, un plus haut en quinze mois.

Pour ce qui est de l'année 2016, "le secteur des métaux précieux reste le (grand) gagnant" parmi les matières premières, a souligné Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

"Les attentes décroissantes d'une nouvelle hausse des taux américains en raison d'une croissance plus faible, un mouvement prolongé de vente du dollar et des rendements obligataires négatifs ont entraîné un retour massif des investisseurs vers (ces métaux). Alors que l'or a attiré la plupart de la demande au cours du premier trimestre, le mois d'avril a été celui de l'argent", a-t-il poursuivi.